Changements Climatiques
Les changements climatiques sont une problématique mondiale. Ce constat est appuyé par des rapports de scientifiques, d’experts et d’organisations internationales.
Les gaz à effet de serre ne cessent de croître dans l’atmosphère et génèrent un réchauffement global non uniforme à la surface de la terre. La température augmente différemment dans diverses régions du monde. Ainsi les pays du Sud sont beaucoup plus touchés que les pays du Nord.
Les sources des émissions de gaz à effet de serre sont connues et sont soit naturelles dues aux volcans, feux de forêts etc.., soient anthropiques dues aux activités industrielles, énergétique, transport, etc.
Depuis la conférence de Rio en 1992 et l’adoption des conventions internationales sur l’environnement, dont celle sur les changements climatiques, l’Algérie n’a cessé de contribuer à l’effort mondial d’atténuation des émissions des gaz à effet de serre. Elle a mis en place une politique coûteuse de généralisation de l’utilisation du gaz naturel au niveau national touchant l’ensemble du territoire, y compris les zones les plus reculées du pays.
L’Algérie est située en région méditerranéenne, région considérée par le Groupe intergouvernemental des Experts Internationaux sur l’Evolution du Climat (GIEC) comme l’un des 24 « hot spots » les plus vulnérables au changement climatique. Touchée par les phénomènes extrêmes climatiques récurrents (inondations, sécheresses, incendies de forêts, etc.), l’Algérie a, très tôt, engagé des actions d’adaptation pour protéger les populations et les infrastructures.
Il est à souligner, que le dossier climat fait partie des attributions officielles de la Ministre de l’Environnement c’est pour cela qu’en juillet 2015 un Comité National Climat a été créé par décision du Premier Ministre et sa présidence a été confiée à la Ministre chargée de l’environnement. Le Comité National Climat (CNC) est chargé d’élaborer la Contribution Déterminée au niveau National (CDN) qui représente l’instrument de ratification principal de l’Accord de Paris dans lequel notre pays s’est engagé à réduire ces émissions de GES de 07% sur Fond propre en assurant sa disponibilité à augmenter cette ambition de 07 à 22 % au cas où il serait bénéficiaire des appuis techniques et financiers ainsi que des transferts technologiques nécessaires.
Juste après la ratification de l’accord de paris par décret présidentiel le 13 Octobre 2016, Le Ministère de l’Environnement en collaboration avec 18 départements Ministériels a lancé l’élaboration du Plan National Climat qui constitue la Stratégie Nationale de lutte contre les changements climatiques.
La conception du PNC a connu quatre étapes : en premier lieu l’analyse du contexte national stratégique, technique, climatique, en considérant les cadres institutionnels et sectoriels ainsi que les engagements internationaux de l’Algérie. Elle a été suivie par l’élaboration des actions sectorielles d’adaptation pour faire face aux changements climatiques, par la suite l’élaboration des actions d’atténuation pour respecter les engagements internationaux notamment l’Accord de Paris et finalement l’élaboration des mesures d’accompagnement nécessaires à la mise en œuvre du PNC.
Le PNC adopté par le Conseil du Gouvernement en septembre 2019 a été élaboré sous les auspices du Comité National Climat où l’ensemble des secteurs sont représentés en plus de Conseil National Economique et Social, avec une approche participative adoptée par tous les acteurs avec l’implication du secteur public et privé et la société civile soutenue avec un encadrement d’experts nationaux et internationaux. Le PNC comprend 155 actions dont 63 actions concernant l’adaptation et 76 actions relatives à l’atténuation et enfin 16 actions transversales relatives au renforcement des capacités pour sa mise en œuvre.
Lors de la réunion d’adoption du PNC il a été recommandée par le Conseil du Gouvernement , de décliner la question des changements climatiques au niveau local en impliquant les collectivités locales et la société civile. Dans ce cadre, le Ministère de l’Environnement et des Energies Renouvelables de par sa mission transversale apporte son accompagnement au MICLAT à travers l’expertise technique pour la réalisation de plans locaux climats au niveau de trois (03) Wilayas pilotes à savoir Djelfa, Guelma et Tamanrasset qui seront généralisés au niveau des 58 wilayas.
Aussi, parmi les recommandations du Conseil du Gouvernement figure la révision du Statut de l’ANCC sachant que la création de l’ANCC en 2005 est antérieur à l’Accord de Paris vu sa forme juridique bloquante pour l’accès aux financements en tant qu’Etablissement Public à caractère Administratif (EPA) ;
C’est à cet effet, que le Ministère de l’Environnement et des Energies Renouvelables a préparé le projet de décret portant amendement du décret de 2005 portant création de l’ANCC qui sera prochainement soumis aux secteurs pour discussion et approbation.
Aussi, un cadre de concertation est déjà lancé dans le cadre de la composante sur la gouvernance climatique du projet de partenariat Algéro-Allemend intitulé « Renforcement de la Gouvernence Climatique au service de la mise en œuvre de la Contribution Detérminée au niveau National (CPDN) avec la GIZ pour arrêter les termes de référence pour l’élaboration d’une Loi cadre sur le Climat en Algérie.
Le Ministère de l’Environnement a réalisé en 2017 dans le cadre du Projet de Partenariat avec la GIZ intitulé Appui au Plan National Climat une étude de risques et de vulnérabilité face aux changements Climatiques, la cartographie élaborée dans le cadre de l’étude illustre les niveaux de risques de ne pas pouvoir assurer la sécurité alimentaire de base des populations en matière de céréales et de produis laitiers. Ce qui représente une menace pour le stock de sécurité de consommation en blé dur et tendre du pays. Pour rendre ces wilayas vulnérables plus résilientes aux impacts négatifs des changements climatiques le Ministère de l’Environnement a inscrit sur financement du Fond National pour l’Environnement et du littoral (FNEL) 2020, l’élaboration de trois plans d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques des wilayas de Sidi-Bel-Abbes, de M’Sila et de El –Bayadh .
Aussi, les actions planifiés, aux niveau de ces trois Plans d’Adaptation vont verser dans le processus de planification du Plan National d’Adaptation dont la requête de financement pour son élaboration a été transmis au Fond Vert pour le Climat (FVC) dans le cadre du programme Readness.
Dans le même sillage, le Ministère de l’Environnement a financé sur son budget d’équipement et ce afin de : de mesurer, de vérifier la qualité et la sécurité des données qui serviront aux calculs des émissions de GES et la mise en place et l’acquisition d’un équipement pour le système National des émissions de gaz à effet de serre en réseautage avec les secteurs concernés.
En parallèle, le projet d’élaboration de la troisième communication Nationale est venu renforcer les capacités de l’ensemble des départements ministériels y compris le CNESE pour les méthodes de collecte de données pour le calculs des émissions de GES selon les directives de 2006 du Groupe inter-gouvernemental des experts internationaux sur l’évolution du Climat (GIEC) ; ce projet permettra à l’Algérie d’honorer ses engagements internationaux dans le cadre de l’article 4 et 12 de la Convention cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques sur l’élaboration des communication Nationales et aussi la mise en oeuvtre de l’Article 13 sur le Dispositif de transparence de l’Accord de Paris.
Le Premier Rapport Biennal (RBA1) fera la synthèse de trois rapports à savoir :
- L’inventaire des émissions de GES pour les deux années 2017 et 2018
- Les actions d’atténuation
- Et enfin les investissements consentis par l’Algérie sur son Fond propre pour lutter contre les CC et également les projets financés dans le cadre de la coopération internationale.
La Troisième communication nationale constituera la synthèse de quatres rapports à savoir
- L’inventaire des émissions de GES couvrant la série temporelles allant de 2000 (les données du dernier inventaire de la deuxième communication nationale soumise en 2010) à 2020 ;
- Les actions d’atténuation de l’Algérie depuis la deuxième communication nationale
- Un rapport sur la Vulnérable et l’adaptation de l’Algérie face aux impacts négatifs des Changements Climatiques.
- Et enfin un rapport sur les circonstances nationales.
Ces deux projets à savoir la Mise en Place d’un système National d’Inventaire des 2missions des GES et acquisition des équipements et l’élaboration du Premier rapport biennal Actualisé ainsi que la Troisième Communication Nationale permettra de pérenniser fermement la collecte des données de calculs des émissions de GES et d’assurer leur contrôle, sécurité et leurs qualité.
Aussi, la révision du décret de décret de création de l’Agence National des Changements Climatiques permettra à cette institution d’assumer son rôle de compilateur Nationale des données qui serviront aux calculs des émissions des GES ou sera abriter le système national d’inventaire des GES et ces équipements avec les arrangements institutionnels nécessaires qui définiront les responsabilités de chacun des secteurs.
Il est également envisagé dans ce cadre, de donner à l’ANCC un statut qui lui permettra d’accéder facilement à la finance climatique internationale. |